Qu’est-ce qu’on attend ? (Ciné-Verdun)

Qu’est-ce qu’on attend ? (Ciné-Verdun)

Lundi 22 octobre avait lieu à Ciné-Verdun la projection de Qu’est-ce qu’on attend ? de Marie-Monique Robin, (durée : 120 minutes).

Ce documentaire raconte l’histoire d’un maire visionnaire qui a entrepris le virage écologique dans sa commune alsacienne appelée Ungersheim, située à 15 km de Mulhouse.

Ce n’est pas par hasard que j’ai recommandé ce film à Diya…

De 2009 à 2010, j’ai personnellement vécu à Mulhouse après avoir décidé de m’exiler pour découvrir de nouveaux horizons. C’est donc avec une pointe de nostalgie que j’y ai reconnu l’accent, les constructions typiquement alsaciennes, mais surtout le souvenir de mon éveil environnemental. Celui-ci s’est fait durant une semaine de vacances où j’ai suivi mon amie Anne dans une aventure de bénévolat qu’on appelle WWOOF (Word Wide Opportunities on Organic Farms). En échange de quelques heures par jour passées dans une ferme bio à désherber, semer et récolter des légumes, nous étions logées gratuitement dans une caravane et nourries en légumes. Le reste du temps, nous le passions à visiter le coin en touristes. Jamais je n’oublierai l’odeur des tomates fraîchement cueillies, la préparation d’une sauce au basilic en plein air, et le repas partagé avec tous les autres bénévoles et travailleurs maraîchers.

Quand on a goûté à l’expérience de vivre en symbiose avec la nature, on comprend la déclaration de Rob Hopkins, père du mouvement des villes en transition, lorsqu’il parle de celle-ci : nous faisons la transition parce que c’est fantastique, parce que ça change les individus.

Qu’est-ce qu’on attend ? commence par cette déclaration : ‘’N’ayez pas peur parce que c’est que du bonheur… moteur !’’

On y parle :

  • dela prise de conscience de ses droits, de celui des enfants de pouvoir vivre surune planète propre où la biodiversité est préservée,
  • du fait que tout le monde n’y croit pas, qu’il y a des moments de doute, mais qu’il y a un noyau (sur 2200 personnes, il y avait environ 50 personnes actives),
  • du sentiment de trahison ressenti par le père d’un paysan qui a vu son modèle d’agriculture remis en cause, mais qui a fini par comprendre, qu’on ne retourne pas en arrière, qu’on s’inspire du passé, demain peut être mieux qu’hier, mieux qu’aujourd’hui,
  • du sentiment de solitude lorsqu’on essaie de faire une transition individuelle, de la valeur du collectif où tout prend moins de temps,
  • de la nécessité de distinguer désir de besoin, d’être heureux de s’affranchir de certaines choses, de la nécessité de se transformer soi-même avant de transformer la société,
  • de réconciliation entre les hommes, entre les hommes et la nature,
  • des 21 actions à entreprendre sur les thématiques de l’autonomie intellectuelle,l’autonomie énergétique et la souveraineté alimentaire,
  • de la souveraineté alimentaire qui se décline sur plusieurs filières : préserver l’agriculture de proximité, cuisiner et mettre en conserve les invendus, fournir des repas bios à la cantine,
  • de variétés anciennes de blé qu’ils font pousser, plus digestes, qui ne rendent pas intolérants,
  • de promotions le samedi matin en achetant avec la monnaie locale : le radis,
  • d’économie sociale et solidaire, de gens qui n’aimaient pas être avec le monde et qui l’apprécient maintenant, de réinsertion sociale,
  • du fait que la transition, c’est éminemment communautaire, que ça doit se vivre, être symptomatique, entrer dans les mœurs, qu’on doit y penser tous les jours,
  • Du fait qu’avec leur transition, ils n’ont pas augmenté les impôts et même créé une centaine d’emplois.

Après la projection, Diya a posé la question suivante aux représentants des organisations qu’elle avait invitées: est-ce possible de reproduire cette démarche de transition à Verdun, sachant qu’Ungersheim est un village, entouré de terres agricoles ?

Transition Verdun (représenté par Laurent Rousseau et Karl Boissonneau) 

Transition Verdun a mentionné un dénominateur commun des villes ou villages ayant réussi à promouvoir des initiatives citoyennes en lien avec la transition : ce sont les endroits où une crise économique locale s’est fait le plus sentir. Ungersheim a dû se retrousser les manches lorsque l’exploitation de la potasse a pris fin dans son village, car son économie était principalement basée sur l’exploitation de cette ressource. Si l’économie va bien et que la perception des problèmes environnementaux reste faible, comme ça reste le cas à Verdun, la volonté politique ne vient pas nécessairement soutenir l’action citoyenne même si celle-ci est significative.

Ce groupe, qui existe depuis février 2017, agit essentiellement au niveau de l’alimentation locale, de la mobilité durable et de l’entraide communautaire. 

La Maison de l’environnement (ME) (représentée par Eugénie Potvin)

Lors de la discussion, Eugénie a fait valoir que plusieurs actions déjà entreprises par la ME rejoignent les idées portées par les mouvements de transitions connus à travers le monde.

Parmi ces initiatives, il y a le projet De la terre à l’assiette qui promeut l’importance d’une alimentation saine et de proximité via l’implantation de jardins en organismes. 

La ME possède aussi un important volet de sensibilisation à la gestion des matières résiduelles et informe les citoyens de tous âges via différentes plateformes et séances d’information. Elle organise des événements rejoignant les valeurs de l’économie du partage tels que Troc tes trucs et les Réparothon.

D’autres projets concernant la sensibilisation à la biodiversité urbaine visent à faire mieux connaître la biodiversité verdunoise et son importance pour les citoyens.   (voir aussi article Introduction à la Maison de l’environnement dans Demainverdun.org).

L’îlot(représenté par Christian Duplessy et Kevin Guezennec)

En septembre dernier, Christian, Kevin et moi nous étions rencontrés afin de discuter des nombreux avantages d’adopter cette monnaie locale (voir article Adopter une monnaie locale à Verdun dans Demainverdun.org).

Ce que Kevin n’a pas évoqué lors de la projection, mais qu’il a pris le temps de m’expliquer, c’est que l’utilisation de l’îlot multiplie la valeur de l’argent puisque les dollars convertis (ceux qui dorment à la banque) financent des initiatives locales avec la Caisse Desjardins pendant que les îlots servent aux échanges locaux.

Certains commerçants, comme Catherine de La Mistinguette, ont été convaincus et sont en train de voir avec leurs fournisseurs s’ils l’acceptent. Plusieurs consommateurs ont aussi ouvert un compte et ont échangé des dollars en îlots. 

Grand Potager (représenté par Tracy Arial) 
(voir aussi article Grand Potager dans Demainverdun.org)

Tracy a parlé de l’importance que l’on doit accorder à l’éducation.  Diya a mentionné qu’elle comptait diffuser des documentaires dans les écoles, car les enfants sont les citoyens de Demain.

Tracy a également rappelé que les marchés fermiers ont lieu aux serres de Verdun jusqu’au 14 novembre et qu’un festival appelé Festival d’économie collaborative EcoFEST aura lieu du 5 au 23 novembre à l’Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, dans le sous-sol du 4155 Rue Wellington.

Eco2FEST est un événement réunissant différentes disciplines et secteurs d’activités, dans une démarche exploratoire des nouvelles formes d’économies et de conception pour co-construire la société de demain. Une programmation variée et participative propose au grand public des ateliers théoriques et pratiques, articulés autour de huit thématiques:

  • mobilité, le 6 et 7 nov
  • économie collaborative, le 8,9, 10 et 11 nov
  • politique publique, le 12 et 13 nov
  • normes, le 14 nov
  • gouvernance, le 15 nov
  • habitation, le 16 nov
  • agriculture urbain et la sécurité de la nourriture, le 17 et 18 nov
  • finance et assurance, le 19 et 20 nov
  • industrie manufacturière, le 21 et 22 nov

Pour participer gratuitement, il suffit de remplir le formulaire suivant.

Marie-Andrée Mauger, conseillère d’arrondissement de Verdun, qui représente la mairesse au conseil du système alimentaire montréalais,  
a rappelé que la volonté de faire la transition doit venir de la base, des citoyens, pour monter et rejoindre la sphère politique. Cependant, elle a ajouté que la Ville de Montréal comptait agir au-delà du verdissement en ville et que ça allait bousculer les habitudes.

Certaines personnes du public ont exprimé leur enthousiasme d’apprendre l’existence du mouvement citoyen Demain Verdun et leur désir de s’impliquer, tout en ignorant comment le faire. D’autres ont dit connaître l’existence du groupe Facebook Demain Verdun, mais non le mouvement.

En quelques mots : Demain Verdun est un mouvement citoyen local optimiste, qui accompagne la transition écologique, qui crée des liens avec les organisations déjà en place et qui fait la promotion de nouvelles initiatives citoyennes.

Notre mouvement travaille actuellement à développer des manières de rejoindre divers publics, notamment :

  • en revoyant la stratégie de communication du groupe Facebook,
  • en bonifiant le site web par l’ajout éventuel d’une Infolettre, 
  • en continuant de créer des liens avec les organisations déjà actives sur le terrain (Transition Verdun est la prochaine sur la liste).

Notre Assemblée générale du 14 novembre prochain est une belle occasion pour découvrir le fonctionnement du mouvement Demain Verdun et pour prendre connaissance de nos projets en cours. Tous y sont les bienvenus.

Lieu : au Café le 5e

Date : 14 novembre de 18h30 à 20h30

Un gros merci à Diya Angeli et Ciné-Verdun pour nous avoir offert cette soirée ainsi qu’à tous ceux qui y ont pris part !

(voir aussi article Diya Angeli et Ciné-Verdun)

Emmanuelle Falaise

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LIENS DIVERS

Transition VerdunPage Facebook  

Maison de l’environnement de Verdun Page Facebook / Site web

Grand Potager Page Facebook / Site web

L’Ilot Page Facebook / Site Web

Arrondissement de Verdun Page Facebook / Site web

Ciné-Verdun Page Facebook


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