Ça n’arrive pas qu’aux autres

Ça n’arrive pas qu’aux autres

« Marie est décédée. » Message laconique venu de France sur Messenger le 8 avril 2020. Le choc. Incrédule, j’appelle ma famille. Ma belle-sœur, 73 ans, hospitalisée pour un problème de hanche dont on ne meurt généralement pas, a été emportée par le coronavirus, quelques jours à peine après avoir été infectée. Dans la plus grande solitude. Cloîtrée par une administration hospitalière, qui peut sembler dépourvue de toute empathie, Marie a quitté ce monde. Seule, mais pas oubliée.
Son fils, neutralisé derrière des grilles verrouillées, s’est vu refuser l’ultime visite à sa maman mourante, comme des milliers de proches qui auront toutes les peines du monde à faire le deuil d’un être cher trop tôt disparu. Nous n’avons le choix que de nous plier à tous ces impératifs, pour des raisons que nous ne connaissons que trop bien. Comme beaucoup d’autres, ici au Québec et ailleurs, j’ai du mal à réaliser l’invraisemblable cruauté de ce pan de vie que nous traversons.
Une annonce mortuaire dans le journal local, pareille à des dizaines d’autres, des pleines pages. « En raison des mesures sanitaires actuelles, la cérémonie aura lieu ultérieurement. » Formule consacrée pour dire que la dépouille mortelle a été incinérée à la sauvette et hors la présence de la famille et des proches.
Pour tenter d’apaiser cette froide réalité pandémique, dénuée d’humanité, je vous offre un peu de poésie.

Mon amie la rose, interprétée par Françoise Hardy en 1964 (paroles de Cécile Caulier, musique de Cécile Caulier et Jacques Lacome)
https://youtu.be/-5MgwNVONGU

Danielle Frank

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