Sérénité

Sérénité

J’ai eu cette chance d’apprendre, jeune, quelques principes de vie qui m’ont toujours bien servie. Ma mère disait : quand tu dois faire quelque chose que tu n’aimes pas, essaie de trouver la petite chose positive que tu peux en ressortir. Chez moi trônait la prière de la sérénité (mon Papa était dans le mouvement des Alcooliques Anonymes). 

Mon Dieu, donnez-moi la Sérénité
D’accepter les choses que je ne puis changer  
Le courage de changer les choses que je peux
Et la sagesse d’en connaître la différence.

J’suis partie avec ça dans la vie. Je suis partie avec peu, mais ça, je l’avais, et j’ai continué de développer ces deux principes. Si bien que je suis devenue, au fil du temps, de mes expériences et de mes rencontres, la spécialiste des p’tits bonheurs. Dans l’astrologie chinoise, je suis du signe du Rat. On dit que c’est un bon signe, que le Rat est opportuniste, mais dans le bon sens. Je suis celle qui profite de ce qui passe. Si sur ma route, c’est l’heure du coucher du soleil et que je vois un endroit d’où la vue sera magnifique, sûr que je vais m’arrêter. 

Présentement, en cette période d’éloignement physique, l’important pour moi est d’avoir au moins une chose par jour qui me fasse réellement du bien. Par exemple, le lever de soleil que je vais admirer avec une amie. Un lever de soleil a quelque chose d’énergisant. Ou une improvisation au piano qu’un excellent musicien nous partage sur FaceBook. Ou encore une messe de l’Abbaye de Rougemont sur FaceBook. Que l’on soit croyant ou non, le caractère répétitif des chants grégoriens en fait quelque chose de très apaisant et de méditatif. 

Regarder mon chat dormir et aller me coller l’oreille contre son ventre pour entendre son ronron. Prendre mon auto pour aller admirer le coucher du soleil à Lachine (soyons fou…). Attention, c’est un aller-retour, je ne touche à rien d’autre que mon volant et mon cellulaire pour les belles photos. Aller marcher là où j’ai fait du nettoyage et réaliser que ça fait une différence. Aller marcher en montagne au bord du fleuve (bon, là j’avoue que ça prend une bonne dose d’imagination : je monte et je descends du talus entre la piste cyclable et le sentier au bord de l’eau, inlassablement). Et je tricote, beaucoup … Ensuite, je mets ça sur des groupes de tricot sur FaceBook et je collectionne les likes. Et ça me fait du bien. 

Je n’aime pas l’expression « distanciation sociale ». J’ai l’impression, au contraire, qu’on a plus tendance à communiquer, grâce à la technologie oui, mais quand même, ça reste une communication. Bien sûr que le contact humain me manque. J’irais danser le swing avec ma gang si je le pouvais. Mais ça va attendre. C’est comme ça. Ça fait partie de la phrase « accepter les choses que je ne puis changer ». Je suis aussi bien consciente de ma chance d’avoir encore mon travail, un toit sur la tête, le bedon bien rempli et la santé. Et, ce n’est pas donné à tous, j’ai aidé le destin en changeant les choses que je pouvais changer, pas mal souvent.

Anne

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