A ma droite et à ma gauche, des femmes se trouvent entre bonnes mains

Texte lu lors de la soirée ‘Entre voisins’ du 26 août 2021

Assise sur mon balcon, je salue Éric, une jeune quarantaine qui fume son joint. Debout sur son mirador, tête de proue le nez dans le vent, il scrute l’horizon. Quel temps fera-t-il en ce jour de printemps? Sera-t-il propice ce soir au jeu de ses héros. Une affiche ceinture la rampe et lance à nos yeux un majestueux cri : GO HABS GO!  

À ma gauche, mon voisin Rob, grand gaillard dans la cinquantaine, homme aimable assis à l’ombre de sa galerie, s’aère sous la chaleur de l’été en écoutant le murmure d’une radio, accompagné de Pitou.

Éric, je le croise aussi lorsqu’il peint le plancher d’une galerie d’un voisin ou qu’il déneige une cour arrière. Nous échangeons de grands bonjours teintés d’humour.

Quant à Rob, lui et moi, nous nous faisons face dans nos cuisines le soir lors de la préparation du repas. De même, de façon quotidienne nous nous saluons dans la descente de l’escalier lors de la promenade de Pitou.

L’un et l’autre, âmes généreuses, mettent une partie de leur vie en veille pour prendre soin l’un, de sa tante, l’autre, de son amie.

Une tante qui  souffre d’un type de démence et perd de jour en jour la capacité de s’organiser et de marcher. Une amie atteinte de maladie chronique qui la mène souvent à l’hôpital.

Lourd engagement pour mes voisins! Mais quelle chance de pouvoir dans le respect mutuel et la discrétion partager une petite partie de nos intimités!

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