Pourquoi Verdun n’aurait-il pas son marché public permanent, avec une vision zéro déchets, géré par une coopérative composée de membres travailleurs, producteurs ou consommateurs ?
Pourquoi ce marché ne serait-il pas perçu comme un incubateur pour petites entreprises verdunoises telles que De la rue May qui brasse du kombucha grâce à des ateliers de dégustation ?
Et si on osait rêver vivre dans une communauté autosuffisante en nourriture, où les gens savent qu’ils appartiennent à un écosystème, où la résilience fait partie du mode de vie, et où les modèles d’affaires parlent de partenaires plutôt que de compétiteurs ?
C’est la discussion que Tracey Arial et moi avons eue dans les Serres de Verdun où avait lieu l’un des derniers marchés fermiers de la saison, un marché réunissant habituellement maraîchers, artisans, musiciens et cuisiniers.
Fondée en 2013, la coopérative CAUS tient désormais 3 jours de marchés fermiers du 1er juillet au 14 octobre aux endroits suivants :
- Le mercredi : près de la bibliothèque
- Le vendredi : près du métro Verdun et de la mairie
- Le dimanche : aux Berges
Pour devenir membre de CAUS, il suffit de payer une cotisation unique de 10 $ qui donne accès à des rabais lors d’achat d’outils tels que des sécateurs ou des gants, de graines, de semis, de plantes intérieures et d’œufs. Les légumes qu’ils vendent sont ceux qu’ils cultivent dans leurs jardins situés dans les secteurs Desmarchais Crawford, sur des terres appartenant à sept propriétaires différents.
Bien que bénéficiant d’une subvention annuelle de l’arrondissement, CAUS pourrait offrir bien davantage si elle pouvait compter sur trois postes permanents à temps partiel ou à temps complet en administration (directeur général, coordonnateur des marchés et coordonnateur de l’animation).
Comme Tracey l’a mentionné dans la discussion qui a suivi la projection du documentaire Qu’est-ce qu’on attend, à Ciné-Verdun, pour faire la transition écologique, on doit aussi miser sur l’éducation. C’est dans cette vision que la coopérative souhaiterait faire venir des experts pour animer, dans les Serres, des ateliers sur diverses thématiques telles que la microbiologie, les recettes, etc, afin de partager le savoir avec la population. Ces experts pourraient offrir ces ateliers en direct ou les filmer s’il s’agit de projets-pilotes qui nécessitent plusieurs étapes, comme le sont certains projets de permaculture.
Tracey m’a également parlé de son rêve d’introduire dans les maisons des projets d’aquaponie, une pratique qui consiste à unir la culture de plantes et l’élevage de poissons. Cette forme de culture, que l’on retrouve aux Serres de Verdun, a débuté en projet-pilote à l’Hôpital Douglas. Il semblerait que cette culture favorise une croissance plus rapide des plantes comme le kale, les aubergines ou les micropousses. Cela pourrait répondre à une demande de légumes frais et locaux disponibles toute l’année.
La discussion s’est poursuivie sur l’événement Éco2fest qui se tient actuellement à l’Église Notre Dame de Sept Douleurs (5 au 23 novembre 2018). Lundi dernier, Tracey a assisté à une présentation réunissant sept organismes dont l’objectif était d’aider les entrepreneurs créatifs qui vivent de leur passion à se structurer grâce à une économie collaborative. Elle définit cette forme d’économie comme une économie basée sur le réseautage entre organisations qui se voient davantage comme de potentiels partenaires plutôt que de simples compétiteurs.
Enfin, je ne peux passer sous silence ‘’le feu sacré’’ (pour reprendre les mots d’un ami) qui m’habite depuis cette rencontre, ayant appris que Tracey cultive elle aussi une passion pour l’écriture. Elle écrit des livres documentaires qui parlent de travail, d’histoire, de justice sociale et de politiques, en plus d’être journaliste pigiste au Suburban. L’idée d’unir nos forces dans des projets d’écriture bilingues au sein de Demain Verdun a été évoquée…
Si on souhaite devenir bénévole de CAUS, on peut donner notre nom via leur page Facebook ou leur site Internet, autant pour s’offrir de monter et démonter les tentes lors des marchés que pour préparer les semis aux Serres entre février et mars de chaque année.
À surveiller : leur marché de Noel qui aura lieu samedi 24 novembre à l’Église de l’Épiphanie.
Merci Tracey, pour cette belle soirée remplie de rêves et d’espoirs, et à
Nancy Snyitar, Joe Marino, Jean-François Ruel et Guillaume Voyer qui travaillent tous très fort dans ce projet de coopérative !
(voir aussi articles Qu’est-ce qu’on attend (Ciné-Verdun) et Grand Potager)
Merci! Heureuse de découvrir l’origine du marché fermier de Verdun et des projets qui germent 😉