Lorsqu’Emmanuelle m’a demandé de remplir le questionnaire de l’auto-portrait de bénévole de Demain Verdun, j’ai répondu que je ne pouvais répondre à ça parce que je n’ai pas de structure de bénévolat.
Toutes les fois où je vois un « portrait de bénévole », je ne me reconnais pas dans ça. Plus maintenant. J’en ai fait pendant 8 ans, dans la chorale où je chantais à Chambly. Très structuré.
Ce que je fais maintenant est spontané et varie selon le temps que j’ai de disponible et mes humeurs.
J’adore Verdun, j’y ai habité de 1990 à 1997 et l’ai quitté parce que mon conjoint préférait être en banlieue.
18 ans plus tard, j’y reviens. Même quartier. J’y suis depuis 4 ans et ne vois pas le jour où je quitterai.
J’ai adoré y retrouver mes commerces préférés où le commerçant se souvenait de moi. J’ai adoré les améliorations. Les bons restos, les cafés, les pubs.
Mais là je m’éloigne du sujet. J’aime profondément Verdun. J’aime le beau et le moins beau.
Je prenais beaucoup de photos quand je suis revenue il y a quatre ans. Un peu pour montrer à mes amis Chamblyens qui me regardaient avec un air condescendant et disant : « tu déménages à VARDUN? ». Ben oui,Verdun. Je voulais leur montrer la beauté de ce bord de fleuve, si près du centre-ville.
Alors quand est arrivé Demain Verdun et qu’Emmanuelle a demandé des photos! Ben j’en avais… et des belles. Je crois que je l’ai bombardée .
Le bord de l’eau est mon lieu de prédilection. Alors, pour le garder beau, j’ai pris l’habitude de me promener avec un sac et un gant dans mon back sac. That’s it.
L’an passé, lorsque la « Mission 100 tonnes » est passée à Verdun, j’y étais bien sûr. J’avais hâte de me rendre au quai de la tortue parce que je savais que j’y ferais une belle de récolte de butchs. Mais ça ne pèse pas lourd pour une mission 100 tonnes. Qu’à cela ne tienne. Ça pollue pas à peu près un p’tit butch.
Ensuite, ce printemps, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire ma ruelle avec un p’tit sac. Ben j’en ai rempli deux. C’est un peu gênant quand même de se promener en ramassant des déchets. La gêne est partie quand une dame, qui me voyait faire de sa cour est sortie pour me dire un beau merci.
Alors quand cette merveilleuse plage a été inaugurée, même chose. Un si bel endroit sali par des mégots et autres déchets. Un peu découragée et un peu gênée, j’ai monté l’allée, ramassant les butchs qui traînaient dans le carré de sable et me disant que ce n’était pas à moi d’être gênée mais plutôt à eux.
J’ai fait une section de la plage une première fois. Puis un peu plus une seconde fois. Là j’ai décidé de mettre la photo de ma récolte sur les réseaux sociaux. Pour qu’on voit ce que l’on fait à ce si bel endroit.
J’ai eu beaucoup d’encouragements sur les réseaux sociaux et sur la plage même, plusieurs personnes m’ont mentionné faire la même chose de temps en temps. Ouf! Du coup je me sens moins seule. J’ai reçu des remerciements, des bravos.
Plusieurs m’ont demandé de faire un événement où ils pourraient se joindre à moi. J’en ai fait deux fois, réunissant une dizaine de personnes à chaque fois. C’est encourageant de voir qu’on peut créer un effet d’entraînement.
Je sais bien qu’il est utopique de penser que la plage sera toujours exempte de tout déchets. Il y aura toujours des gens qui ne feront pas attention, qui vont oublier de se ramasser, un déchet qui partira au vent. Mais si tout le monde y met du sien, les choses devraient s’améliorer.
J’ai confiance en l’humanité, que voulez-vous!
Désolée de ne pas avoir vraiment répondu aux questions « portrait d’un bénévole ».
Ce texte, c’est juste… Moi, avec mon cœur et mon énergie.
Anne Chevrier
Merci Anne !