C’est avec fébrilité que j’ai monté les marches d’escalier pour me rendre à la boutique-atelier, située sur Wellington, pour rencontrer Amanda dont l’enthousiasme à l’idée de nous connaître mutuellement était palpable, la couture étant notre passion commune.
Amanda aime la couture depuis l’adolescence, mais a travaillé longtemps dans un tout autre domaine jusqu’à ce qu’elle perde son emploi, ne parvienne pas à retrouver de poste équivalent et décide de lancer son entreprise en 2017.
Originaire d’Ontario mais installée à Verdun depuis 6 ans, Amanda a réalisé qu’il y avait très peu de magasins de tissus axés sur les besoins de la communauté, comme c’est le cas en Ontario, et qu’elle souhaitait travailler de sa passion et créer un espace ‘’stitch and bitch’’ qui encourage le partage.
Son entreprise actuelle comporte trois volets : une boutique dans laquelle elle vend majoritairement des tissus équitables, biologiques et de bonne qualité ; un endroit pour prendre des cours de couture et une guilde qui réunit des personnes qui souhaitent passer du temps ensemble pour avancer ou débuter des projets à l’aiguille (broderie, tricot, crochet, courtepointe à la main), de façon autonome et gratuite. Amanda offre même l’aiguille et le tissu pour des projets simples de broderie aux personnes qui n’auraient pas l’argent pour se joindre à la guilde. Sur place, il y a aussi une personne qui répare les machines à coudre.
Contrairement aux idées préconçues, les projets de couture n’intéressent pas qu’une clientèle féminine âgée. Amanda m’a raconté qu’un homme de 65 ans est venu apprendre à personnaliser ses bords de pantalons pour pouvoir danser du country, un autre voulait réparer ses vêtements parce qu’il lui était difficile de trouver des modèles qui convenaient à sa grande taille et un autre parce qu’il aimait être chic et avoir son style à lui. Les femmes, quant à elles, proviennent de divers milieux professionnels (enseignement, travail administratif, chefs d’entreprise, retraités, etc).
Créer un projet de ses mains procure détente et fierté et, pour Amanda comme pour moi, c’est carrément thérapeutique.
Dans ses projets, Amanda souhaite amener les jeunes à découvrir cette activité comme on apprend à jouer de la guitare ou pratiquer un sport, après l’école ; briser l’isolement des gens qui font déjà cette activité de façon solitaire et souhaiteraient pouvoir échanger avec d’autres personnes sur leur passion, embaucher des gens de Verdun comme professeurs et répondre à une demande de cours privés à domicile.
Ultimement, elle aimerait déménager son entreprise sur un niveau rez-de-chaussée pour faciliter l’accès à tous en partageant un local avec une autre entreprise comme un café pour diminuer ses coûts et offrir des services moins chers à la population.
Ce genre de petite entreprise est un baume pour l’âme, croyez-moi, et mérite d’être encouragée !
Je déménage à l’ile Des Sœurs et aimerais visiter votre boutique.
Je fais de la courtepointe.