Confinée pour une durée indéterminée
Mon esprit en cavale s’aère des actualités.
Allons saisir le tempo du dehors
Voir si l’espace s’anime encore.
Marcher pas trop loin, ni trop vite
Traîner mon regard le long des trottoirs.
Les jonquilles s’éveillent, les crocus s’éteignent
La nature a ses cycles
Le printemps, ses débâcles
Les humains, leurs déboires.
M’arrêter un temps par sécurité
La file masquée s’étire comme l’éternité
Cordage de nœuds espacés
Chacun dans sa bulle angoissé
L’orage inonde leurs pieds.
Les cafés désertés par le repliement
Un bien sale temps pour les rapprochements.
Quand se toucher sera-t-il hors de tout doute ?
Heureusement le cœur, lui, reste à l’écoute.
Je reprends lentement ma route.
Mes pensées partent en déroute.
Comme le vent en furie ces jours-ci
L’invisible emporte des milliers de vies
Je reviens chez moi trempée.
La pluie a finalement cessé
Mais avant de rentrer
Je regarde au sommet du ciel
Se pointe alors un arc-en-ciel.
Louise-Véronique Sicotte