Ma chère planète

Chère planète, pendant longtemps, on a cru que la Terre était plate et qu’il suffisait de pousser nos déchets à la frontière de l’univers pour qu’ils disparaissent!

Sans blague, c’est au début de la vingtaine lors d’un long voyage en Asie que j’ai pris conscience de la notion d’empreinte écologique : la pollution atmosphérique des grandes villes, les arbres rasés pour du bois de cuisson dans les milieux ruraux, les glissements de terrain et problématiques d’érosion qu’entraînent la déforestation, les amoncellements de déchets nauséabonds en l’absence de systèmes de collecte et traitement.

À mon retour, j’ai pris conscience de notre immense production de déchets, vite emportés dans des gros camions. Tout semblait sous contrôle. Loin des yeux, les horreurs, et loin du nez, les senteurs. J’ai commencé à entendre parler de gaz à effet de serre. À prendre conscience de notre impact sur l’environnement. Et au risque de courir à notre propre perte, au vue notre mode de vie.

C’est difficile de se défaire d’un système de valeurs où consommer est synonyme de réussite sociale. Pourquoi ne pas avoir de voiture si on en a les moyens. Pourquoi rester dans un appartement modeste si on a les moyens de vivre dans plus grand. Pourquoi refuser d’aller dans les grandes surfaces, si plus on achète, plus on économise?

Au fil du temps, nous avons perdu de vue la place de l’espèce humaine parmi les autres êtres vivants. Nous sommes devenus en quelque sorte tout puissants, nous croyant au-dessus des autres. Oubliant que nous sommes un maillon de la chaîne alimentaire, nous nous voyons au sommet d’une pyramide des espèces.

Chère planète, l’espèce humaine est formidable. Mais on a un peu perdu le cap. En cherchant plus de confort et de plaisir, on s’est laissé emporter dans une spirale effrénée de consommation. Quitte à entraîner la disparition de millions d’espèces animales et végétales. À tel point que nous sommes dorénavant notre propre menace. L’espèce humaine est une espèce en danger. Mais cela demeure très abstrait…

Comme la forme de la Terre, il y a quelques siècles.

Marie-Andrée Mauger

Texte lu lors de la soirée du comité “Écriture et lectures” de Demain Verdun « Raconter votre Uni-Vert’ du 25 novembre 2020

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