Un 1er juillet, 3h le matin, 4e avenue

Texte lu lors de la soirée ‘Entre voisins’ du 26 août 2021

Une odeur de cramé, mon odorat saturé par la fumée, je me réveille en soubresaut, convaincue que mon ventilo se transforme en grille-pain. Je fais les va et vient dans l’appartement et cherche la source du brasier. 

Agnès, voisine de palier qui pâlie avec ses insomnies nocturnes, est debout à rêvasser dans sa pièce de devant.

Je me penche sur mon balcon et l’interpelle par la moustiquaire ouverte « Pssst, Agnès, ça sent le cramé » 

Elle sursaute « Ah Caro c’est toi!  »

On se met à jaser sur nos balcons de devant et à inspecter tout l’immeuble ensemble. On descend les marches en colimaçon par l’arrière du bâtiment. 

Mariam, voisine du rez-de-chaussée,  sur la galerie « J’ai vu des camions de pompiers pas loin. »

On se regarde avec Agnès et ni une, ni deux, nous décidons de pousser plus loin notre investigation. Promenade nocturne, nos pas suivent la trace des fumées atmosphériques et l’odeur du caoutchouc brulé. 

On rencontre Souad et sa fille sur la galerie. 

Elles aussi réveillées par l’odeur, joyeuses mais inquiètes. On placote, son fils aussi s’en est allé rejoindre la cohorte de spectateurs nocturnes. 

On marche jusqu’à la 1ère avenue pour découvrir 5 camions de pompiers, 2 voitures de policier, un camion Hydro. Des gens descendent dans la rue, à demi réveillés, l’air hagard, dépenaillés. Les journalistes sont là dans la rue. C’est la grosse affaire! 

On rentre sur nos pas – un homme et sa fille. On s’échange quelques mots et se souhaitons bonne fête du Canada. Notre conversation s’arrête sur un « bonne soirée mesdames ». 

Une vie de quartier bien animée, des gens attachants et solidaires, malgré les embûches de la vie. Verdun je t’aime. » 

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