Le sixième et dernier rapport d’évaluation du GIEC (Groupe Intergouvernemental pour l’évolution du climat) est sans équivoque!

Source: Greenpeace
Résumé par Tania Konicheckis, Administratrice – Capital humain de Demain Verdun

Le GIEC vient de mettre un point final à un cycle entamé en 2015, à travers un ultime rapport de synthèse qui résume l’ensemble des connaissances actuelles sur le climat, ses impacts sur les sociétés humaines et les écosystèmes, et sur les solutions pour nous en sortir.

Un document majeur dont les principaux enseignements figurent dans un résumé pour les décideurs à destination des grand-es de ce monde. Celui-ci rappelle la nécessité absolue d’une action urgente : « Les choix et les actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd’hui et pendant des milliers d’années ».

Voici les principaux points à retenir de ce rapport qui établit le consensus scientifique sur le climat pour les années à venir :

1. Les activités humaines sont, « sans équivoque », responsables du réchauffement de la planète

Ce réchauffement est essentiellement dû aux émissions de gaz de serre, dont près de 80% sont liées aux secteurs de l’énergie, de l’industrie et du bâtiment, et environ 20% à l’agriculture, la déforestation et le changement d’usage des terres.

2. Le changement climatique est « une menace au bien-être de l’humanité et de la planète »

Entre 3,3 et 3,6 milliards d’individus sont dans une situation de « forte vulnérabilité » au changement climatique.

3. Le changement climatique a déjà provoqué des dégâts généralisés, et pour certains irréversibles

Et ce, dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère (là où l’eau est à l’état solide) et la biosphère.

4. L’adaptation aux changements climatiques a progressé mais doit encore être largement renforcée

Le développement de l’agroforesterie et de l’agroécologie, la diversification des cultures, la restauration des zones humides ou encore le verdissement des villes sont des exemples de stratégies d’adaptation efficaces. Mais ces politiques mettent du temps à se déployer à cause de manque de ressources, notamment financières, ou encore l’absence d’engagement politique, citoyen ou du secteur privé.

5. Le réchauffement climatique risque fort de dépasser 1,5°C

Signé en 2015 par la quasi-totalité des pays, l’Accord de Paris vise à contenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2°C » et si possible à 1,5°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Or, les engagements des Etats, appelés « Contributions déterminées au niveau national » (CDN) annoncées en octobre 2021 placent le monde sur une trajectoire de réchauffement de +2,8°C.

6. Chaque dixième de degré compte

À chaque fois que le réchauffement s’accentue, les changements extrêmes s’amplifient également (précipitations de la mousson et les sécheresse, vagues de chaleur, inondations, incendies, cyclones, élévation du niveau des mers et acidification des océans).

7. Des changements brutaux pourraient survenir

À mesure que la température du globe croît, la probabilité de changement abrupts et/ou irréversibles – appelés « points de bascule » – augmente, comme l’effondrement sans retour possible de la biodiversité.

8. Il faut enterrer les fossiles

Le CO2 issu des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), représente 79% du total mondial. A elles seules, les émissions des infrastructures fossiles déjà en activité suffisent à dépasser 1,5°C de réchauffement planétaire. Si on ajoute celles qui sont en projet, on dépassera les 2°C. Il faut donc réduire drastiquement leur usage, fermer de manière prématurée certaines infrastructures, et développer la capture et la séquestration de carbone sur celles qui restent en activité.

9. L’indispensable neutralité carbone

Pour limiter le changement climatique, il faut que les émissions mondiales commencent enfin à baisser. Puis, il faudra atteindre le plus vite possible la neutralité carbone : l’équilibre entre les gaz à effet de serre émis par les activités humaines et ce que la planète peut absorber.

10. L’argent est déjà là

Bonne nouvelle : au niveau mondial, l’argent pour financer l’atténuation et l’adaptation est déjà là, il faut juste le mettre au bon endroit.

Les solutions sont connues, l’argent est déjà là. Ne reste que le plus gros chantier : transmettre les enseignements des rapports du GIEC au plus grand nombre afin d’entamer l’indispensable bascule de nos sociétés à l’heure de l’urgence climatique.

11. Inclusion, équité et justice climatique sont indispensables

« Donner la priorité à l’équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l’inclusion et à des processus de transition justes » favoriserait à la fois l’adaptation, la baisse des émissions et un développement humain résilient, notamment dans les régions et chez les personnes fortement vulnérables (souvent les plus marginalisées).

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